Retour vers un autre temps, celui où les “street rappers” étaient aussi des “lyricists”. Aux débuts du mouvement dit “trap” on avait (et on a toujours d’ailleurs…) du mal à associer ses principaux acteurs à de fines plûmes; on pense notamment à Gucci Mane, Jeezy, T.I. etc. Pourtant, il fût un temps dans le rap US où des dealers de crack de plus ou moins grande envergure se transformaient en paroliers reconnus et ont depuis marqué tout un genre et la génération qui les écoutaient. Ainsi, Kool G Rap, Big Pun, Prodigy et Havoc de Mobb Deep, mais aussi Raekwon et Ghostface Killah du légendaire Wu Tang Clan se sont révélés meilleurs rappeurs qu’ils n’étaient “corner boys”.
Membre pivot de son collectif, Ghostface en est aussi le plus productif: 12 albums solo, 4 en collaborations avec d’autres artistes, sans compter ses innombrables apparitions sur les albums d’autres membres du Wu Tang (en particulier sur l’immense Only Built 4 Cuban Linx… de Raekwon)
Dans ce titre extrait de Supreme Clientele, on peut entendre Ghostface détruire une instru glaciale de Mathematics (fréquent collaborateur du Wu) grâce à son flow ultra cadencé et ses références hyper spécifiques.